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lundi 25 mars 2019

Au barbecue !

Je crois avoir passé les 2 étapes les plus difficiles.
Maintenant arrive la dernière, la radiothérapie. J'ai droit à 29 séances !

Je rencontre la radiothérapeute, on a 4 mois de différence. Elle est très gentille, à l'écoute et prend le temps. Elle me confirme qu'il y a de plus en plus de femmes jeunes atteintes de cancer du sein. Alors je lui demande "mais pourquoi on ne fait pas de mammographie ou des échographies plus tôt???!!!"
Pas de réponses, juste une grimace... ça en dit long...
Elle m'explique le programme : scanner de repérage, 4 points de tatouage et 5 min au four 29 fois! 😅
Elle me fait la liste des effets indésirables, bon... comme pour la chimio, espérons que je ne les aurai pas tous!

L'angoisse monte... et si au scanner ils trouvaient quelque chose de pas bon...
Ma copine Aline me dit "Détends toi et fais une méditation". Sitôt dit sitôt fait, je m'enferme dans ma chambre, active une appli et me voilà en pleine méditation pendant 10 minutes !
Et bien franchement, quel bien ! Je suis ressortie zen et apaisée.

On m'installe sur la table, torse nue et on m'explique la procédure.
On me scanne et me voilà tatouée à vie de 4 jolis points oranges. On me rassure en me disant "ça s'atténuera". Pour l'instant ce n'est pas flagrant! Ils sont toujours là!

Le 1er rdv arrive.
"Mme Audrey"
"Oui"
J'entre dans une cabine.
"Pouvez-vous me dire votre prénom?"
"Audrey"
"On vous demandera votre prénom à chaque RDV"
"OK"
et effectivement on me demandera 29 fois mon prénom.

Me voilà torse nue, je m'allonge sur une "table" très inconfortable, ils m'installent d'une certaine manière, les bras au dessus de la tête : "Ne bougez plus"... "ok"... (là tu te dis ne bouge pas, ne tousse pas !). Mais bien sûr pendant ces 5 minutes, j'ai eu envie de me gratter, de soupirer, de bouger une jambe... comme par hasard!😅
Je suis filmée du visage jusqu'en bas du ventre. Je peux leur parler si souci. On me dit "ça ne dure pas longtemps, à tout de suite". 
Il y a de la musique et la personne revient : "C'est fini" et moi : "Déjà!"
Je me rhabille et pars... Je serai restée 15 min environ !

J'ai trouvé ces séances humiliantes... Torse nue, avec mon mono sein, des poils sous le bras opéré (ben oui interdiction de m'épiler!), filmée... L'impression d'être un bout de viande sur le barbecue.
Les manipulateurs ont l'habitude, mais nous les patients, c'est tout autre chose...
On se dit que c'est pour finir de pourrir cette merde qui est en nous, alors on ne se pose pas de questions et on y va! Go go go!!!

En ce qui concerne les effets indésirables : j'en ai eu quelques uns. 
Ils ont "brûlé" toute la partie où étaient les tumeurs mais les alentours aussi (beaucoup moins fort bien entendu !) : oesophage, une glande thyroïde, le coeur, un poumon. 
J'ai eu souvent mal à la gorge, beaucoup de mal à avaler, un peu de toux mais surtout des brûlures.
J'ai vu le magnétiseur qui a fait le nécessaire pour couper le feu. 
Malgré tout, j'ai fini les rayons avec une belle brûlure dans le cou. 
Certains effets indésirables peuvent être irréversibles, comme les problèmes de thyroïde car j'en ai plus qu'une. On verra.

Voilà... Les 3 traitements sont finis... Finalement c'est passé vite, tant mieux. 
Maintenant c'est repos total... et le début d'un autre traitement qui va durer 10 ans. Si je pouvais éviter la récidive, ce serait génial. 

Je vous laisse méditer sur cette citation :

"Si tu souffres aujourd'hui, c'est que ton destin te prépare quelque chose de bien plus merveilleux demain! Ne renonce jamais!"






samedi 23 mars 2019

Repos

Et voilà l'opération est passée, je suis rentrée à la maison.
L'infirmière passe tous les jours pour changer les pansements et surveiller le drain de redon.
La cicatrice est jolie. C'est déjà ça !
Je suis en repos avant de débuter la radiothérapie.
Je ne suis pas en grande forme entre la fatigue, la mutilation que j'ai subie et d'autres choses encore...
Le moral n'est plus tellement là, je crois que j'ai tellement donné pour la chimio qu'une partie de la pression retombe.

On a quelques soucis, ma fille se casse un doigt. 3 semaines après on doit enlever son attelle, elle est ravie car elle pourra finalement participer au cross de l'école. Nous allons au skate parc, histoire de s'aérer, elle roule sur une pierre, tombe. Ladite pierre, qui se trouve bien pointue, lui scalpe un bout de peau de sa cuisse... Plus de cross... Elle est très déçue.
Ce sont des petits soucis mais ils s'accumulent :  
- de l'inquiétude envers la suite de mon traitement
- de l'injustice
- de la colère suite à cette injustice
- la déception de ma fille
- des bonnes et mauvaises nouvelles ... etc...

Avec les petits soucis vont les maladresses des gens, non méchantes mais blessantes...
Les conseils de personnes bien pensantes mais qui n'ont aucune idée de ce que je traverse ou peux ressentir.

Je revois la gynécologue qui m'explique les analyses de l'opération. 
8 ganglions enlevés, 7 atteints mais leurs capsules n'ont pas "débordés" comme ils disent. Tant mieux! C'est resté là où ça devait rester. Elle confirme que c'est 100% hormonal, alors on me met en ménopause pendant 10 ans, 10 ans...
Il faudra que je fasse une prise de sang pour savoir s'il y a un risque pour l'autre sein et les ovaires, et si il y aura des précautions à prendre pour ma fille.
Quelque soit le résultat, je veillerai attentivement à ce que ma fille fasse les examens nécessaires quand elle sera formée. 

Le rendez-vous avec la radiothérapeute est pris. 
La prochaine étape approche mais pour l'instant il faut se requinquer et attendre que la cicatrisation soit finie.

Je recontacte une magnétiseuse que j'avais rencontré par le passé, elle s'était occupée de mes enfants et de moi. Elle me donne un mini cours de yoga, ça me fait un bien fou! 
Elle me dit une chose importante: je ne dois pas dire MON cancer, nous devons pas dire TON, SON cancer car cette maladie ne nous appartient pas. 
Elle n'appartient à personne. 
C'est LE cancer. 

Pensez-y...



Celui qui sème l'injustice moissonne le malheur   😏
proverbe français




jeudi 21 mars 2019

En colère

La colère est un sentiment normal. On nous dit souvent que d'être en colère ne sert à rien.
Soit.
Mais n'empêche que je suis en colère. J'ai la hargne après les gynécos. 😡
Il y a plusieurs raisons.
Premièrement, mon gynéco habituel m'a dit n'importe quoi à propos des résultats de la biopsie, sa femme (c'est un couple de gynéco, elle ausculte, il accouche) ne m'a absolument pas affolée pour que je passe rapidement la mammo alors qu'elle aurait dû. Alors oui j'ai traîné mais elle aurait insisté, m'aurait affolée, j'y serai allée en courant! Je ne les ai pas du tout trouvé professionnels vis-à-vis de mon cas.
Je balancerai bien leurs noms histoire de les pourrir mais non, pas comme ça, pas ici.

Deuxièmement, j'étais depuis 3 ans sous stérilet Miréna, c'est un stérilet hormonal. Le cancer que j'ai eu était 100% hormonal... tiens tiens...
Mais bien sûr pour les gynécos, ça n'a AUCUN rapport enfin ! Mais il est quand même préférable de l'enlever. Ah oui ? Ben si ça n'a aucun rapport, pourquoi l'enlever alors?
Pourtant une mastose s'est développée dans le sein malade  peu de temps après la pose du stérilet, "mais non ce n'est rien, c'est normal ça arrive souvent" me disait-on... ben les tumeurs se sont développées dedans...
Alors je ne dis pas que c'est ce stérilet qui a provoqué le cancer mais je pense qu'il n'est pas complètement innocent.

Troisièmement, leur entêtement vis à vis des mammographies.
Alors oui je sais que les mammographies sont mauvaises pour la santé, qu'il ne faut pas en abuser.
Mais quand ces gens disent à une personne de moins de 40 ans, dont la mère a eu un cancer du sein :
"il n'est pas utile de faire des mammographies à votre âge, je n'en vois pas l'intérêt mais si ça peut vous rassurer".
ou
"votre mère est décédée d'un cancer du sein, on attend vos 40 ans pour le dépistage"
Mais sérieux, qu'ils sont cons ! qu'ils sont cons!!!
Personnellement, il n'y avait aucun antécédent dans ma famille et le cancer a commencé à se développer j'avais 35 ans, voire même peut-être 34...
Certaines femmes sont encore plus jeune.

Alors vous, les filles, les femmes, n'écoutez pas forcément vos gynécos vis-à-vis des mammographies, si vous avez un doute, besoin d'être rassurées, des antécédents familiaux, parlez-en et insistez voire exigez de passer une mammo! Exigez! Promettez-moi de faire ça!

Le couple de gynécos qui me suivait n'est pas responsable de ce qui m'est arrivé, mais je suis en colère après eux. Il faut bien que je sois en colère après quelqu'un et bien c'est eux !




"Quand vous êtes en colère, comptez jusqu'à quatre. Quand vous êtes très en colère, jurez." 

Mark Twain











mardi 19 mars 2019

Le séjour

L'opération est passée, j'ai très peu de douleurs. J'ai un redon "en laisse" qui n'arrête pas de se remplir. Je me balade avec 😅.
Me voilà prête pour ma 1ère douche... Je regarde... Avant l'opération je me suis souvent regardée en me cachant le sein, histoire de voir comment ce serait.
Et bien là, ça y est, je vois, en vrai cette fois. C'est bizarre... Je suis en mono sein!
Je le prends très bien, je m'y étais préparée depuis longtemps. Finalement, le fait qui ait eu la chimio avant, m'a laissé le temps d'intégrer l'ablation.
Jérôme vient tous les jours, reste avec moi jusqu'au soir.
Ma maman vient également, Jérôme arrive avec elle, je la revois passer la tête avec une expression de grande inquiétude, et là elle s'aperçoit que je suis vivante 😋 et souriante, donc là son expression d'inquiétude se transforme en grand sourire.😊
Mes beaux-parents viennent avec mes 3 crapauds. Je suis contente de les voir, ça me fait du bien, à eux aussi je pense. Ils m'ont écrit des cartes, fait des dessins.
Ma collègue MH me rend visite et m'offre un livre que j'ai dévoré en 1h (en même temps je n'ai que ça à faire!). Je l'ai adoré.

Le week-end de mon hospitalisation, il y avait un marathon organisé dans la grande ville. Des amis font le semi et une amie, Estelle, fait LE marathon. Et elle court pour moi... 😍 Je suis flattée, touchée et fière d'avoir une amie comme elle.

Les infirmières passent régulièrement, je vois aussi quelques médecins. Les repas sont des dignes repas d'hôpitaux! Attention :  grand festin du dimanche matin : un croissant! 😜

L'hospitalisation s'est très bien passée, mais une chose m'a énormément choquée.
Pas une seule personne de l'hôpital, que ce soit infirmier-ières et médecins, pas une seule m'a demandé comment j'allais moralement, comment je prenais "la chose". Je me suis fait quand même amputer une partie de moi, une partie féminine et visible.
Je trouve ça tellement inhumain de ne pas poser ce genre de question, de ne pas s'y intéresser. Cela a même choqué mon oncologue.
Alors oui le personnel de l'hôpital est débordé , mais le temps d'une prise de tension, d'une prise de médicaments, ces gens pouvaient poser la question.
Je vous raconte quand même le pompon du pompon, l'infirmière, avant ma sortie vient me changer le pansement. Donc je vais découvrir ma cicatrice. On m'avait dit "vous verrez quand on vous changera le pansement, on prendra le temps, on vous proposera un miroir etc..."
QUE NENNI !!!! QUE DALLE!!!
Elle a arraché (doucement quand même, heureusement...), mais aucune question, aucune prévenance, aucune gêne! Donc j'ai regardé ma cicatrice... comme ça...
Elle n'a absolument rien dit pour me rassurer ou autre.
Voilà... C'est devenu tellement banale comme opération... c'est triste... nous ne sommes quasiment plus des patients mais des numéros...

Mais que ce soit clair, je ne blâme absolument pas le personnel des hôpitaux, j'explique juste mon ressenti en tant que patiente.

L'oncologue a été le seul à me demander comment j'allais moralement, comment je prenais l'ablation et comment mon mari le vivait ... le seul et c'est un homme...

Je suis rentrée le dimanche après-midi. Et là j'en ai entendu des : 
"mais on te laisse sortir maintenant???!!!"
"mais tu sors avec ton redon???!!!"
"t'aurais dû rester encore un peu, avec les enfants tu ne te rends pas compte!"
Comme c'est moi qui avais pris la décision de sortir un jour plus tôt, et bien ma seule réponse était : "Je vous emmerde" 😇 


La seule certitude, c'est que la vie est belle à vivre.
Gilles Archambault





2ème étape


La chimio est terminée, les tumeurs ont bien diminués, les médecins ne les sentent plus à la palpation.
Certains mots de l'oncologue résonnent encore en moi et résonneront encore longtemps :
"Résultats remarquables compte tenu du tempérament de la patiente".
On dit souvent que, dans le traitement d'une maladie, le moral et la joie de vivre font une grande partie du travail et bien mon cas en est une preuve.

Malheureusement ces bonnes nouvelles n'empêchent pas la suite.. l'opération.
La gynéco me fait découvrir le programme qui m'attend : hospitalisation sur 4-5 jours, mastectomie et curage axillaire.
Je lui demande si on pourra aussi retirer le port-a-cath, maintenant que la chimio est finie, après tout pourquoi le garder? Elle est ok mais il faut l'accord de l'oncologue, certains oncologues ne veulent pas... pour le "au cas où". Le mien est d'accord, de toute manière avec ou sans son accord, je voulais retirer ce truc de mon corps, et seule moi est décisionnaire. Mais le débat a été vite exclu donc c'est parfait!

La date est fixée, les papiers sont remplis. Mais avant toute chose il faut me requinquer, me reposer.
L'opération doit avoir lieu un vendredi matin. Quelques jours avant la secrétaire m'appelle, une place s'est libérée le jeudi matin, donc c'est avancé. Il faut tout réorganiser. Jérôme avait posé congé le vendredi. Ce n'est pas grave, j'irai à l'hôpital seule. Je n'ai pas envie d'embêter encore mon entourage.
Et bien je me suis fait ENGUEULER par mes copines qui se sont organisées pour m'emmener.
Ah je vous jure, je ne peux jamais être tranquille! Elles sont sur mon dos!!!😋😊

On parle de l'opération avec les enfants, on les rassure. Ils partiront chez les grand-parents jusqu'à mon retour.
Pour ma fille ça a été très compliqué. La veille de l'opération, je lui dis que je vais parler à son maître (souvenez-vous Ivan, l'instit bienveillant...) pour lui demander d'avoir un oeil un peu plus attentif sur elle durant les prochains jours. Elle se met à pleurer à chaudes larmes, impossible de la consoler. J'essaye, Ivan essaye et là une amie, en mode super héroïne, arrive, prend ma fille par la main, l'emmène dans l'école et s'occupe d'elle.
Je suis partie le coeur lourd, les larmes aux yeux, je les ai laissé s'occuper de ma choupette... et je les en remercie beaucoup.

Le fameux jeudi matin arrive, cette fois c'est Virginie qui prend les commandes, et mon dieu qu'elle a bien fait!!! Elle a bien fait de m'enguirlander finalement!!! 😅
Elle m'accompagne jusque dans ma chambre. Et quelle chambre ! La plus grande du service, quel privilège 😎. J'enfile ma tenue hyper sexy, et à peine ai-je fini de l'enfiler que le brancardier arrive. Pas le temps de se poser de questions! Parfait!
Virginie m'accompagne jusqu'à l'ascenseur... me fait de gros bisous (comme elle sait bien les faire😉) et zou c'est parti : nous prenons l'ascenseur, nous traversons l'immense couloir et on me gare dans le garage et j'attends... j'attends... j'attends... Une jeune femme pleure à côté de moi, qu'est-ce que c'est rassurant ! 😅J'avais envie de lui prendre la main et de la rassurer, mais... allait-elle me rassurer, elle?
Enfin on vient me chercher, je marche jusqu'à la salle d'opération et on m'installe, les bras en croix. On me pique (Aïe) et on me parle calmement. Et piouf je sombre.

"Mme Audrey? Mme Audrey?"
J'ouvre les yeux, une infirmière est à côté de moi, me demande si ça va... j'avais juste envie de lui répondre "laisse-moi émerger et je te réponds après", mais je n'ai rien dit.
Je vais à peu près bien, dans le seau, forcément, et j'ai la nausée. Elle me donne quelque chose pour calmer mon envie de vomir.
Elle me laisse, et là j'ose me dire "peut-être qu'ils n'ont pas tout enlevé...", alors je tâtonne avec ma main, je regarde... et ben si... il me manque une colline.
La gynéco vient me voir, m'explique que tout s'est bien passé. Elle a bien retiré le port-a-cath, la cicatrice sera moche comme avant. Bim prend ça dans la gueule!
On me remonte en chambre, je somnole. Jérôme arrive, m'embrasse, me prend la main...
Il est là alors tout va bien.


"La pire maladie dans la vie, c'est la vie puisque tout le monde en meurt un jour"
Nithael













dimanche 17 mars 2019

Un cap à franchir

Quand on entend le mot chimiothérapie, la 1ère chose qui vient en tête est la perte des cheveux. On ne pense pas au fait que c'est un traitement qu'on nous injecte pour guérir ou aux autres éventuels effets indésirables. Non, nous pensons à la perte des cheveux. En fait on se rend compte qu'on est quasiment plus inquiet pour ça que pour le cancer !
Mes cheveux ont commencé à tomber doucement, la chute était ralentie par le casque réfrigérant, mais malheureusement je ne l'ai pas supporté. Ce casque m'a presque rendu malade !
Donc j'ai décidé de ne plus le porter, tant pis pour les cheveux ! Finalement est-ce si important?
Bien sûr la décision n'a pas été facile, mais il fallait que j'agisse rapidement, l'angoisse m'envahissait dès que je prenais ma brosse, dès que je me lavais les cheveux.
Ma copine Caroline me motive, me booste et hop on fixe la date pour enlever le peu de cheveux qui me reste.
Arrive le jour J, Caro prend les commandes, c'est elle qui aura le privilège de couper à ras. Ma copine Aline est là aussi, je suis bien entourée! Heureusement qu'elles sont là...
Voilà c'est fait, je me découvre dans le miroir, ben finalement c'est pas si mal!!! 😀
Et on découvre que les cheveux que j'avais perdu repoussent déjà !
En vérité je suis soulagée ! Caro m'apprend à mettre les foulards et c'est plutôt joli !
Bien sûr j'appréhende le regard de mon entourage, des gens que je rencontre. Et puis rapidement je finis par m'en foutre complètement.
Je m'amuse à regarder les femmes aux longs cheveux qui se la jouent à la pub oréal : le fameux balancer de cheveux... J'essaye aussi, sauf que moi c'est le balancer de foulard, ça peut faire son effet aussi !😅
J'ai décidé de ne pas porter de perruques, je le refuse catégoriquement. D'une part parce que ce ne sont pas mes cheveux, d'autre part étant en plein été, ça me tiendrai super chaud !
A la maison j'enlève mon bonnet dès que je peux, c'est à dire dès que je suis toute seule. J'ai "osé" l'enlever le soir même devant Jérôme, il me rassure. Il est tellement gentil, prévenant et rassurant. Que ferai-je sans lui?!
Les enfants ne veulent pas me voir avec les cheveux courts, et puis petit à petit ma fille et mon dernier acceptent. On se met dans ma chambre, et j'enlève le bonnet... et là... Mon dernier fait des yeux tout ronds et ma fille me dit que je suis jolie. Mon ainé refuse de me voir sans, je lui laisse le temps.
L'été prend fin, la rentrée scolaire se passe. J'en ai de plus en plus ras le bol de ces foulards, je n'arrive plus à les nouer correctement. 
Alors un matin, je range les foulards dans le placard et me voilà prête à sortir la tête nue! 
Putain que ça fait du bien et c'est d'un pratique!!! Les cheveux sont très courts mais j'aime bien. Comme quoi! 
N'empêche sans ce foutu cancer je n'aurai jamais osé faire couper les cheveux si courts. 
Toujours voir le côté positif, toujours, toujours, toujours!!! 


Le cancer est une bestiole qui fait chuter les cheveux, mais pas le coeur
Jeffpaillat


vendredi 15 mars 2019

Et c'est parti !

30 mars, hospitalisation en ambulatoire pour une petite intervention : la pose du port-a-cat, c'est le boitier dans lequel passera les produits de la chimio. 
Ce ne sera pas sous anesthésie générale, juste une sédation. Tout le long de l'opération, mon papa (parti 5 ans plus tôt) sera avec moi. C'est difficile à expliquer et à comprendre mais il était avec moi... 

5 avril, je rencontre l'oncologue. Il est jeune, à l'écoute, calme, bref il me semble humain...!
Il m'explique le traitement que je vais devoir subir, il y aura 2 protocoles : 

  • 4 cures d'AC à 3 semaines d'intervalle. Etant donné mon jeune âge 😅et ma force de caractère (...😈...), il décide de faire ces 4 cures à 2 semaines d'intervalle. Il faut agir rapidement et fortement ! Youhou!!!! Faisons le point sur les effets indésirables : nausées, vomissements, diarrhées, asthénie (grosse fatigue), alopécie (perte de cheveux) etc... Et bien, espérons que je ne les ai pas tous!  Chaque cure sera suivie d'une injection de Neulasta qui devrait éviter une trop grosse chute des globules blancs. 
12 avril, le début des festivités commencent ! Ma copine Virginie m'a cousu un sac spécial chimio, je l'adore !!! Je mets plein de choses dedans, de quoi m'occuper pendant 3h... Des magasines, un stylo "spécial Audrey", un cahier de créations dédicacé, tout ceci offert par les copines ! 
Avant de partir je prends mes différents cachets pour éviter d'être malade...  Virginie m'accompagne, me soutient, me booste et me fait rire !!! 
On m'installe dans un lit, on me met le casque réfrigérant pour freiner la chute des cheveux, et on me pique. C'est parti pour 1h30 de perfusion sous casque, je garderai le casque 3h en tout. Le casque... je l'ai supporté pendant 3 cures, la dernière j'ai abandonné. Le casque m'a rendu presque malade, depuis, chaque fois que je touche du froid, je me sens mal... les blocs de glace, les glaçons, tout ce qui est gelé, j'ai beaucoup de mal à les toucher. Et rien que de penser à ce casque... j'en ai la nausée.
Après cette 1ère cure, je me sens mal, nauséeuse, migraine. 
Le lendemain l'infirmière m'injecte le Neulasta. Quelle horreur, ça fait super mal !!!! et pourtant je ne suis pas douillette ! Je me repose sur mon ami le canapé avec ma copine la télé. 
Un des effets indésirable du Neulasta est les courbatures. Courbatures jusqu'au lundi... Alors ça on ne m'avait pas prévenu! 
Le samedi qui suit, une soirée surprise était organisée pour l'anniversaire d'une amie, Estelle. On a dû l'occuper toute la journée pour que tout se prépare dans son dos... sauf qu'elle était au courant depuis le début 😅. La soirée était géniale, j'ai tenu jusqu'au milieu de la nuit !!! J'ai même dansé et ça c'est un exploit!!! 😂
J'étais fière de moi car malgré la fatigue, mon état nauséeux et mes courbatures, j'ai tenu ! J'ai tenu pour Estelle !!! 
Les cures qui suivront, je serai beaucoup moins nauséeuse. A croire qu'on finit par s'y habituer.
Par contre la fatigue... une semaine entière pour me remettre du traitement.
Mes cheveux tombent petit à petit jusqu'au jour où j'ai décidé de tout faire couper. Je reviendrai sur cette étape dans un prochain récit.
Jérôme s'occupe de moi, mes copines s'occupent de moi... je suis super bien entourée !!! 
Avec cette merde qui m'est tombée dessus, j'ai trouvé des amis et amies en or.

  • Après ces 4 cures, voici venu les 12 cures de Taxol, 1 fois / semaine
Ces cures-là sont beaucoup plus supportables, l'oncologue m'avait dit "vous verrez vous viendrez "avec le sourire"". Et bien il avait raison ! Je n'irai pas spécialement avec le sourire mais je serai bien plus en forme ! Les effets indésirables : lésions des ongles, fourmillements des doigts et orteils. 
Je me badigeonne les ongles d'un vernis spécial, ça marche plutôt bien. Je n'ai pas eu de souci particulier. La fatigue était là le jour de la perfusion mais le lendemain hophophop!!! En pleine forme!
Les 12 semaines de cures ont été assez longues mais en même temps j'étais "contente" de venir dans ce service, il y a une bonne ambiance.
Les infirmières sont très gentilles, une en particulier était très drôle. J'avoue que je me suis pris quelques fous rire durant les cures. Mais putain que ça faisait du bien!!!
Lorsque la dernière cure est arrivée, j'étais "triste" de quitter ce service, c'était un peu devenu une "2ème maison", un endroit rassurant. Mais j'espère quand même ne jamais y retourner. 

Dès le commencement de cette merde, je me suis fait suivre par un magnétiseur, quelqu'un de très calme, très doux. Grâce à lui (j'en suis persuadée!) je n'ai eu que très peu d'effets indésirables. Il m'a fait énormément de bien.

Quelque chose qui m'a fait tenir et qui me fait encore tenir, c'est ma positivité. Garder toujours le sourire et ne tirer que du positif dans le malheur qui nous arrive. Je me suis éloignée de toute négativité. J'avais et j'ai besoin de bonne humeur, de gens qui rient autour de moi, de gens positifs.
Alors pour ceux qui me connaissent, vous savez ce qui vous reste à faire...😊


"Tu me vois galérer mais tu ne me verras jamais abandonner"


















jeudi 14 mars 2019

L'annonce

Avant toute chose, je tiens à vous dire que je rendrai hommage aux personnes qui m'ont aidées et qui m'aident, qui m'ont soutenues et me soutiennent de près ou de loin. Donc de temps en temps je vais m'attarder sur certaines personnes, c'est quelque chose de très important pour moi.

Voilà le diagnostic est posé, c'est un cancer du sein agressif, il faut agir rapidement.
Mais avant toute chose il faut l'annoncer à mes 3 enfants, ma famille, mes amis, mes collègues...
Mes enfants... Comment annoncer à des enfants de 10, 7 et 4 ans que leur maman à une grave maladie.
On est samedi après-midi, c'est le moment, on prend le temps. On s'assoit et on parle... Nous insistons sur le mot cancer, ça nous semble important, on ne veux surtout rien leur cacher. On explique les différents traitements, leurs effets secondaires : la fatigue, la perte de cheveux.... la perte de cheveux... On veut dédramatiser donc je leur dis qu'il me restera juste un poil sur le caillou ! ça les fait rire. Malgré la gravité de la situation, on rigole, ma fille pleure aussi... 
Voilà c'est fait, les mots sont posés.
Vient le moment du coucher, ils sont plutôt calmes. Je pense qu'ils m'ont senti sereine et prête à me battre. 
Je vais faire un bisou à mon ainé pour lui souhaiter bonne nuit, il est train de lire. Il pose son livre, me regarde et me pose 4 questions : 
"Depuis quand tu as ça?"
"Depuis quelques mois"
"Depuis quand tu le sais?"
"Depuis quelques semaines, on a attendu de savoir tout ce qui allait se passer pour vous en parler"
"Comment tu t'en ai rendu compte?"
"Du sang a coulé de mon sein"
"Est-ce que ça te fait mal?"
"Non, c'est la chimio qui va..." 
"Oui ça j'ai compris!"
Il a repris son livre et moi je suis restée bouche bée ! Il ne m'a jamais reposé de questions.

J'appréhende le retour à l'école, surtout pour mes deux derniers.
Leurs maîtres et maîtresse ont été prévenus par une amie, quelques jours avant. Je souhaitais qu'ils le sachent avant le retour des enfants. La plupart de leur réaction a été "oh merde" !
Quelques jours après je suis allée les voir, je voulais savoir comment ils trouvaient les enfants. 2 d'entre eux ont pris le temps de me parler, de m'écouter aussi... Rares sont les gens qui écoutent vraiment... Là ça a été le cas ! Mon dieu que ça fait du bien !!! 

La maîtresse de mon dernier, G, a été vraiment gentille, elle me dit qu'en cas de besoin pour les enfants, je peux venir la voir. Elle sera attentive envers mon fils tout le reste de l'année. Elle le trouvera malgré tout changé, il réclamera plus de câlins, sera plus brutal avec ses camarades jusqu'à ce qu'on voit un psychologue qui le déculpabilisera. Comment un enfant de 4 ans peut culpabiliser pour la maladie de sa mère ?! Celle-là je ne m'y attendais pas ! 
En tout cas je tiens à la remercier d'avoir pris soin de mon petit chaton.

Le maître de mon aîné, P, s'est montré plutôt distant. Il m'en expliquera la raison quelques mois plus tard et aura des paroles très touchantes. Il prendra toujours le temps de venir me voir pour prendre de mes nouvelles. C'est quelqu'un de vraiment gentil.
Merci à vous d'avoir veillé sur mon loulou.

Le maître de ma fille, Ivan, m'a réconfortée par ses paroles et par ses gestes. Il a posé sa main sur mon bras un petit moment pendant que je lui parlais, et ce geste-là je ne l'oublierai jamais. Vous pensez peut-être que c'est un geste complètement anodin mais il m'a été d'un grand réconfort. C'est quelqu'un de bienveillant, aussi bien avec les enfants (surtout avec les enfants) qu'avec les adultes (je m'en suis rendu compte!). J'étais rassurée de savoir ma fille dans sa classe, il est devenu son pilier à l'école, elle sait et je sais qu'elle peut compter sur lui. J'ai compris qu'il n'avait aucune gêne envers moi et envers la maladie. Il fait partie de ces gens qui me demandent comment je vais réellement et il prend toujours le temps d'écouter. Quand je l'ai revu après quelques semaines d'absence, il est venu vers moi avec un grand sourire, m'a dit bonjour et m'a demandé  "Comment allez-vous?" en me regardant droit dans les yeux, comme si j'étais une priorité, ça m'a beaucoup touchée. Cette bienveillance...  Malgré les aléas de la vie, j'espère qu'il gardera toujours cette grande qualité.  
Merci pour plein de choses et surtout merci de veiller sur ma choupette. 

Les enfants vont bien, ils ont vécu une année pas forcément facile, ils sont passés par toutes sortes d'émotions. Ils ont été suivi par un psychologue, pas longtemps mais ça leur a fait beaucoup de bien.

Mes copines ont fait bloc autour d'eux, autour de moi et autour de Jérôme, mon mari. Mais ça ce sera pour un prochain récit...😊


La maladie du corps est la guérison de l'âme
Proverbe Basque



  
















mercredi 13 mars 2019

La découverte

En décembre 2017 du sang a coulé de mon sein. 
Le rendez-vous chez la gynéco est fixé à la semaine d'après. 
Elle fait une écho : "Vous faîtes une mammographie et vous me tenez au courant". C'est tout, pas d'autres explications... Si seulement elle m'en avait donné une... Si seulement elle m'avait dit de faire ça rapidement... Mais voilà, happée par le quotidien je ne l'ai pas fait tout de suite.
2 semaines après, une douleur sous l'aisselle apparaît, le remplaçant de mon médecin me dit : "C'est inflammatoire, ça vous fait mal, c'est bon signe. Prenez les cachets et oubliez". Oublier... C'est ce que j'ai fait, j'ai oublié, jusqu'à ce que ça revienne. Et là je me souviens que j'ai une mammo à passer, hop je prends rendez-vous. 
On m'écrase les seins, on me dit de ne pas me rhabiller car le médecin veut faire une écho... "et merde...". Il fait l'écho, il me parle de microcalcifications, il me dit qu'il faut faire une biopsie, je lui demande ce que ça pourrait être, il me répond : "ça peut être tout et n'importe quoi".
1ère claque...
Le jour de la biopsie arrive, ma copine Estelle m'accompagne, elle a pris sa journée, elle ne voulait pas que j'y aille toute seule. 
1 semaine après, les résultats arrivent chez le gynéco, on me fixe un rdv ce qui est mauvais signe car la secrétaire m'avait dit "s'il n'y a rien je vous le dis par téléphone sinon je vous fixe un rdv".
Mon mari m'accompagne, le gynéco tourne autour du pot, ne sait pas comment nous l'annoncer. 
"J'ai une mauvaise nouvelle mme Audrey, c'est un cancer"
2ème claque...
Rendez-vous chez la gynécologue spécialisée qui m'explique point par point le résultat de la biopsie. Là on se rend compte que mon gynéco habituel nous avait dit n'importe quoi !
Je dois passer une IRM, j'ai détesté ça ! Allongée sur le ventre avec un casque sur les oreilles pour écouter de la musique douce, il faut se détendre mais bien sûr vu le bruit de la machine, la musique ne sert strictement à rien ! J'ai osé bouger la tête au début de l'examen, quelle erreur de ma part !!! Je me suis fait engueuler !!! "IL Y A UN PROBLEME ???!!! POURQUOI VOUS AVEZ BOUGE ??!! IL Y A UN PROBLEME???!!!"
En mon fort intérieur je lui ai répondu : "C'est bon fous-moi la paix et fais ton putain d'examen espèce de connasse!" 
Quelle inhumanité ! Comme si c'était une partie de plaisir ! 
Donc je me suis détendue, je me suis chantée Au Clair De La Lune 😅 jusqu'à la fin de l'examen.
Résultat : qu'un seul sein est touché, ouf !
Vient le tour du pet-scan, ma collègue amie Anne-Sophie m'accompagne. Heureusement... 
Résultat : il n'y a rien ailleurs ! Quel soulagement !!!

On apprend mon protocole à suivre :

  • chimiothérapie néoadjuvante
  • chirurgie
  • radiothérapie
Allez c'est parti pour une année de délire ! 

Je rencontre l'oncologue, un super médecin ! Voilà enfin un médecin humain, à l'écoute et qui prend le temps... 

Ce passage a été très très dur, coup de massue sur coup de massue, des gens inhumains, sans aucune attention, je sais qu'ils ont beaucoup (voire trop) de travail et que c'est difficile, mais pour nous les patients... nous sommes que des numéros finalement... quelle tristesse.

Quoiqu'il arrive,
Crois en demain,
Crois en la vie,
Crois en tout ce que tu fais,
Mais surtout, crois en toi.
Audrey Besson





Je me présente...

Je m'appelle Audrey, j'ai 36 ans et je viens de finir mon traitement contre un cancer du sein.
Vous trouvez que "Mon chat est mort à ma place" est un drôle de titre, n'est-ce pas ? Vous en aurez l'explication à la fin de mon histoire.
Je viens de vivre une drôle d'année, pleine de changements, pleine d'émotions. 
Il y a un an, on me découvrait un cancer du sein. Cancer... ce mot qui fait si peur... 
J'ai décidé de créer un blog car j'ai besoin d'écrire, de raconter mon histoire, de me libérer de certaines émotions, de dire ce que je ressens.
Je vais vous raconter mon histoire, petit à petit.

On ne doit pas chercher à guérir le corps sans chercher à guérir l'âme Platon


         
                 
 


Un été bien particulier

  L 'été j'ai presque 2 mois de vacances... j'ai toujours un peu de gêne quand je le dis... Samedi 8 juillet.17h.🎵🎵🎵Vive les ...