La chimio est terminée, les tumeurs ont bien diminués, les médecins ne les sentent plus à la palpation.
Certains mots de l'oncologue résonnent encore en moi et résonneront encore longtemps :
"Résultats remarquables compte tenu du tempérament de la patiente".
On dit souvent que, dans le traitement d'une maladie, le moral et la joie de vivre font une grande partie du travail et bien mon cas en est une preuve.
Malheureusement ces bonnes nouvelles n'empêchent pas la suite.. l'opération.
La gynéco me fait découvrir le programme qui m'attend : hospitalisation sur 4-5 jours, mastectomie et curage axillaire.
Je lui demande si on pourra aussi retirer le port-a-cath, maintenant que la chimio est finie, après tout pourquoi le garder? Elle est ok mais il faut l'accord de l'oncologue, certains oncologues ne veulent pas... pour le "au cas où". Le mien est d'accord, de toute manière avec ou sans son accord, je voulais retirer ce truc de mon corps, et seule moi est décisionnaire. Mais le débat a été vite exclu donc c'est parfait!
La date est fixée, les papiers sont remplis. Mais avant toute chose il faut me requinquer, me reposer.
L'opération doit avoir lieu un vendredi matin. Quelques jours avant la secrétaire m'appelle, une place s'est libérée le jeudi matin, donc c'est avancé. Il faut tout réorganiser. Jérôme avait posé congé le vendredi. Ce n'est pas grave, j'irai à l'hôpital seule. Je n'ai pas envie d'embêter encore mon entourage.
Et bien je me suis fait ENGUEULER par mes copines qui se sont organisées pour m'emmener.
Ah je vous jure, je ne peux jamais être tranquille! Elles sont sur mon dos!!!😋😊
On parle de l'opération avec les enfants, on les rassure. Ils partiront chez les grand-parents jusqu'à mon retour.
Pour ma fille ça a été très compliqué. La veille de l'opération, je lui dis que je vais parler à son maître (souvenez-vous Ivan, l'instit bienveillant...) pour lui demander d'avoir un oeil un peu plus attentif sur elle durant les prochains jours. Elle se met à pleurer à chaudes larmes, impossible de la consoler. J'essaye, Ivan essaye et là une amie, en mode super héroïne, arrive, prend ma fille par la main, l'emmène dans l'école et s'occupe d'elle.
Je suis partie le coeur lourd, les larmes aux yeux, je les ai laissé s'occuper de ma choupette... et je les en remercie beaucoup.
Le fameux jeudi matin arrive, cette fois c'est Virginie qui prend les commandes, et mon dieu qu'elle a bien fait!!! Elle a bien fait de m'enguirlander finalement!!! 😅
Elle m'accompagne jusque dans ma chambre. Et quelle chambre ! La plus grande du service, quel privilège 😎. J'enfile ma tenue hyper sexy, et à peine ai-je fini de l'enfiler que le brancardier arrive. Pas le temps de se poser de questions! Parfait!
Virginie m'accompagne jusqu'à l'ascenseur... me fait de gros bisous (comme elle sait bien les faire😉) et zou c'est parti : nous prenons l'ascenseur, nous traversons l'immense couloir et on me gare dans le garage et j'attends... j'attends... j'attends... Une jeune femme pleure à côté de moi, qu'est-ce que c'est rassurant ! 😅J'avais envie de lui prendre la main et de la rassurer, mais... allait-elle me rassurer, elle?
Enfin on vient me chercher, je marche jusqu'à la salle d'opération et on m'installe, les bras en croix. On me pique (Aïe) et on me parle calmement. Et piouf je sombre.
"Mme Audrey? Mme Audrey?"
J'ouvre les yeux, une infirmière est à côté de moi, me demande si ça va... j'avais juste envie de lui répondre "laisse-moi émerger et je te réponds après", mais je n'ai rien dit.
Je vais à peu près bien, dans le seau, forcément, et j'ai la nausée. Elle me donne quelque chose pour calmer mon envie de vomir.
Elle me laisse, et là j'ose me dire "peut-être qu'ils n'ont pas tout enlevé...", alors je tâtonne avec ma main, je regarde... et ben si... il me manque une colline.
La gynéco vient me voir, m'explique que tout s'est bien passé. Elle a bien retiré le port-a-cath, la cicatrice sera moche comme avant. Bim prend ça dans la gueule!
On me remonte en chambre, je somnole. Jérôme arrive, m'embrasse, me prend la main...
Il est là alors tout va bien.
"La pire maladie dans la vie, c'est la vie puisque tout le monde en meurt un jour"
Nithael
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire