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mercredi 15 mai 2019

Que feriez-vous, vous ?

Je vais revenir sur un sujet que j'ai évoqué dans le dernier post, quand je parlais de la soit disant force que j'avais pu avoir pendant le traitement.
On me disait "tu es forte", "je t'admire", "tu es courageuse", "je ne sais pas si j'aurai pu faire pareil", "je ne sais pas comment tu fais", "je ne sais pas comment j'aurai réagi"...

Mais voilà, quand on vous balance dans la gueule : "Mme, j'ai une mauvaise nouvelle, vous avez un cancer" et ensuite : "Vous allez avoir de la chimiothérapie, de la chirurgie, de la radiothérapie et de l'hormonothérapie pendant 10 ans", comment faut-il réagir?

Je vous donne 3 possibilités, réfléchissez bien avant de répondre 😉:
1. Vous partez en courant
2. Vous riez "Non sérieux?! Pas besoin!"
3. Vous faîtes ce qu'on vous dit car votre vie est en danger

Je suppose que vous feriez comme moi. Le raisonnable l'emporte.
On a peur, on est terrifié mais on veut vivre.
Donc nous nous transformons en bon petit soldat et nous faisons tout ce que les médecins nous disent de faire. 

Pour moi, la force, le courage n'ont rien avoir dans ce combat. Je veux vivre donc je me bats, force ou pas, on se bat. Courage ou pas il faut y aller.

Plusieurs fois dans la salle d'attente du service de la chimio, je me disais "mais qu'est-ce que je fous là?!". J'ai souvent eu envie de prendre mon joli sac, d'aller chercher enfants et mari et de partir loin, très loin. Sans téléphone, sans internet, sans agenda. Plus de médecins, plus de rdv, plus d'hôpital.
Juste nous 5.
Mais si j'avais fait ça, la maladie l'aurait emporter et je ne serai plus là.
Alors non, je suis restée assise là, dans la salle d'attente, jusqu'à ce qu'on vienne me chercher pour me "brancher". En bon petit soldat.

Oui nous sommes forts, fortes, courageux, courageuses mais de toute manière, avons-nous le choix?

Avons-nous le choix? Avais-je le choix?

Et vous finalement, que feriez-vous?

"N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace"
Ralph Wardo Emerson


lundi 13 mai 2019

Hop, on se remet au sport !

La semaine dernière, j'ai intégré un centre pour une réadaptation à la vie active post cancer du sein.
Nous sommes un groupe de 9 femmes, nous nous retrouvons 2 jours entiers par semaine pendant presque 3 mois.
Le programme est simple, sport, sport et sport. 😅
Il y a aussi des groupes de paroles avec différents intervenants.

Nous sommes 9, avec chacune son histoire. Ce sont à chaque fois des histoires différentes mais avec énormément de points communs. On parle, on s'écoute, on ne se juge pas, on peut dire des choses que d'autres ne comprennent pas.

On nous a bien fait comprendre qui si on était là, dans ce centre, c'est que nous avions fini nos traitements, que nous étions guéries. On a dû mal à se le dire. J'ai dû mal à me le dire. Mais c'est vrai.

Hier, ma fille m'a demandé : "Maman, tu es guérie?"
J'ai eu 5 secondes pour réfléchir à ce que j'allais dire. Oui, non... Que répondre?
J'ai fini par lui dire : "Oui je suis guérie"
J'ai réussi à le dire! J'étais fière de moi! Je n'aurai pas répondu ça 2 semaines auparavant.
J'ai eu envie de rajouter "j'espère" mais je ne l'ai pas fait.
Je progresse, petit à petit. 😊

Une des personnes du groupe a parlé du fait qu'on nous disait souvent qu'on était fortes et courageuses.
On me l'a dit souvent.
Mais en fait, avions-nous le choix? avons-nous le choix?
On nous annonce : "vous avez un cancer, le traitement sera lourd : chirurgie, chimio, radiothérapie..."
On ne se pose pas de questions, car nous voulons vivre, je veux vivre. Alors on supporte tout ça, il y a des hauts, il y a des bas, mais on supporte, on subit. 

Le 1er jour dans ce centre a été intense en émotions, en fatigue et en courbatures! 
Nous nous sommes présentées une par une, chacune à sa manière, nous nous comprenions toutes. 
C'était vraiment un chouette moment, de chouettes rencontres.
L'après-midi : 1h de marche, 30 min de gym et 45 min d'aquagym... Et bien je peux vous dire que j'étais exténuée en rentrant. Mais c'était de la bonne fatigue!!! 

Je suis ravie de faire partie de ce groupe, de reprendre le sport. Après 1 an d'arrêt, ça fait un bien fou!
J'avais besoin de rencontrer et de parler avec des personnes qui ont eu la même chose que  moi. C'était important. Important de ne pas se savoir seule, de se rassurer, de raconter nos histoires. Et finalement arriver à se dire "nous sommes guéries".


"La compréhension est plus profonde que la connaissance. Il y a beaucoup de gens qui vous connaissent, mais il y en a très peu qui vous comprennent."







Mon père, mon héros

Mon père, mon héros, est parti rejoindre les anges il y a 6 ans aujourd'hui.
C'est un triste anniversaire. Il me manque. 

Il s'est, lui aussi, battu contre un cancer. Il a gagné quelques batailles mais pas la guerre. Cette saleté a eu le dernier mot. Pourtant il a combattu cette maladie avec un courage énorme. Jamais je ne l'ai entendu se plaindre. 

A l'époque nous n'avions que nos 2 ainés. Le troisième n'était pas prévu au programme.😊
Quand j'ai appris que j'étais enceinte, je l'ai très mal pris, très mal vécu. Mon père était malade, une grossesse se profilait... J'ai toujours entendu dire que lorsqu'il y a un décès, s'ensuit une naissance. Je pense que c'est une de ces raisons qui ont fait que je n'acceptais pas cette grossesse. 
Lorsque mon père est parti, j'étais enceinte de 5 mois. 
La dernière fois que je l'ai vu, il n'était presque plus avec nous... Je suis partie de l'hôpital effondrée... J'ai eu des contractions toute la nuit qui a suivi. Pour mon bien et celui du bébé, et sur conseil de la gynéco, je ne suis pas retournée à l'hôpital. C'est un de mes plus grands regrets... J'aurai tant voulu lui dire aurevoir , lui dire certaines choses, lui dire le prénom de son futur petit-fils...
Etrangement, quand il est parti, j'ai accepté cette grossesse, ce nouveau venu dans notre famille. 
Depuis que mon dernier est né, quand je le regarde, je pense à mon père. J'ai l'impression qu'il y a un lien entre eux. 

Mon père était quelqu'un de bon vivant, joyeux, aimait la vie, ne portait que très peu de jugements sur les autres, tutoyait tout le monde, ne montrait pas tellement ses émotions, était très doux, défendait coûte que coûte les salariés, manifestait quand il le fallait.
J'entends encore son rire, sa voix. Il faisait toujours rire ses petits-enfants. Pour lui rien n'était grave. 
J'adorais quand il s'énervait : "Putain de bordel de merde!!!!" 😳😂
C'est un exemple pour moi. Il avait raison sur tellement de choses! 


...Mon père, mon héros...

"Tu n'es plus là où tu étais, 
mais tu es partout là où je suis."
Victor Hugo





lundi 6 mai 2019

Lilou



Mon chat s'appelait Lilou.
Elle avait 15 ans.
Elle est arrivée dans notre vie à l'âge de 3 mois et nous a suivi à chaque déménagement. 
Lilou n'était pas voleuse, aimait être tranquille, n'aimait que les croquettes au saumon, n'était pas téméraire, était très peu câline, se prenait des coups de folies tous les soirs et se frottait constamment  contre nos jambes.

Je me rappellerai toujours du jour où nous sommes rentrés de la maternité avec notre aîné. Il hurlait quand nous avons franchi le seuil de la porte, il avait faim... Lilou n'a pas bougé d'un poil, elle était pétrifié par ces cris perçants, les oreilles en arrière et les yeux immensément ronds ! 🙀😂

Quand le cancer m'a été diagnostiqué, elle est devenue plus câline avec moi. Et par la suite plus câline avec mon mari et nos enfants.
Quelques semaines après l'arrêt de mon traitement, j'ai remarqué que je remplissais de moins en moins sa gamelle, qu'elle allait moins dans sa litière. On m'a dit : "peut-être qu'elle vieillit et a dû mal à croquer ses croquettes". Nous avons remplacé les croquettes par de la pâté. Elle s'est mise à remanger un peu.
J'avais entendu dire qu'un chat qui ne se nourrissait plus était un chat en souffrance.
Lilou se remettait à manger donc j'ai attendu. Je n'aurai pas dû...

Sa dernière nuit a été atroce pour elle. Elle s'était collée contre moi sur mon lit. Elle miaulait fort et bizarrement. Le matin je me suis rendue compte qu'elle avait crotté dans différents coins de la maison et qu'elle n'arrivait pas à uriner.
Le rendez-vous chez le véto est prévu pour l'après-midi même. Je préviens les enfants que Lilou risque de ne pas rentrer à la maison. 
Vient le moment de la mettre dans la caisse de transport... moment délicat... En général ses 4 pattes sont tendus comme des piquets et c'est impossible de la rentrer dans cette foutue cage. La dernière fois je l'avais enroulée dans une serviette. Là je n'ai pas eu besoin, elle s'est laissée faire...

La véto l'examine. Elle m'explique que, vu les symptômes, c'est certainement un problème aux reins. Elle veut la garder au cabinet pour la réhydrater (je n'ose même pas dire le poids qu'elle avait atteint...) et faire une prise de sang. 
Je laisse ma Lilou, le coeur lourd et rempli de culpabilité... "Pourquoi ai-je tant attendu?".

Le téléphone sonne...
La véto m'explique que les analyses sont très mauvaises, c'est effectivement un problème rénal. Les autres organes commencent à être touchés.
Elle me propose la possibilité de la réhydrater 24h et de voir ce que ça donne.
Je refuse.
Je ne veux pas d'acharnement, elle a assez souffert. La véto est d'accord avec moi. 

Lilou s'endormira définitivement une dizaine de minutes plus tard.

Elle a attendu la fin de mon traitement.
Certains diront "c'est juste une coïncidence, elle était âgée".
Agée, oui elle l'était, mais je suis certaine qu'elle a attendu que j'aille mieux pour partir. Elle a absorbé tout ce qu'on m'a "injecté" en moi, le mal que j'avais et toute la radiothérapie que j'ai subi.
Ma copine Aline m'a dit : "En fait elle a attendu que tu sois guérie pour partir".
Aline ne le sait pas, mais cette phrase m'a fait énormément de bien. 😌

Le titre de mon blog m'est venue spontanément : "Mon chat est mort à ma place".
Je ne vous dis pas la tête de mon mari quand je lui ai expliqué la raison de ce titre. 😳

Mais quoiqu'il en soit je reste convaincue que Mon chat est mort à ma place.💖

Ma Lilou, "Ma petite Lilou" comme disait mon dernier.




Un été bien particulier

  L 'été j'ai presque 2 mois de vacances... j'ai toujours un peu de gêne quand je le dis... Samedi 8 juillet.17h.🎵🎵🎵Vive les ...