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mardi 19 mars 2019

Le séjour

L'opération est passée, j'ai très peu de douleurs. J'ai un redon "en laisse" qui n'arrête pas de se remplir. Je me balade avec 😅.
Me voilà prête pour ma 1ère douche... Je regarde... Avant l'opération je me suis souvent regardée en me cachant le sein, histoire de voir comment ce serait.
Et bien là, ça y est, je vois, en vrai cette fois. C'est bizarre... Je suis en mono sein!
Je le prends très bien, je m'y étais préparée depuis longtemps. Finalement, le fait qui ait eu la chimio avant, m'a laissé le temps d'intégrer l'ablation.
Jérôme vient tous les jours, reste avec moi jusqu'au soir.
Ma maman vient également, Jérôme arrive avec elle, je la revois passer la tête avec une expression de grande inquiétude, et là elle s'aperçoit que je suis vivante 😋 et souriante, donc là son expression d'inquiétude se transforme en grand sourire.😊
Mes beaux-parents viennent avec mes 3 crapauds. Je suis contente de les voir, ça me fait du bien, à eux aussi je pense. Ils m'ont écrit des cartes, fait des dessins.
Ma collègue MH me rend visite et m'offre un livre que j'ai dévoré en 1h (en même temps je n'ai que ça à faire!). Je l'ai adoré.

Le week-end de mon hospitalisation, il y avait un marathon organisé dans la grande ville. Des amis font le semi et une amie, Estelle, fait LE marathon. Et elle court pour moi... 😍 Je suis flattée, touchée et fière d'avoir une amie comme elle.

Les infirmières passent régulièrement, je vois aussi quelques médecins. Les repas sont des dignes repas d'hôpitaux! Attention :  grand festin du dimanche matin : un croissant! 😜

L'hospitalisation s'est très bien passée, mais une chose m'a énormément choquée.
Pas une seule personne de l'hôpital, que ce soit infirmier-ières et médecins, pas une seule m'a demandé comment j'allais moralement, comment je prenais "la chose". Je me suis fait quand même amputer une partie de moi, une partie féminine et visible.
Je trouve ça tellement inhumain de ne pas poser ce genre de question, de ne pas s'y intéresser. Cela a même choqué mon oncologue.
Alors oui le personnel de l'hôpital est débordé , mais le temps d'une prise de tension, d'une prise de médicaments, ces gens pouvaient poser la question.
Je vous raconte quand même le pompon du pompon, l'infirmière, avant ma sortie vient me changer le pansement. Donc je vais découvrir ma cicatrice. On m'avait dit "vous verrez quand on vous changera le pansement, on prendra le temps, on vous proposera un miroir etc..."
QUE NENNI !!!! QUE DALLE!!!
Elle a arraché (doucement quand même, heureusement...), mais aucune question, aucune prévenance, aucune gêne! Donc j'ai regardé ma cicatrice... comme ça...
Elle n'a absolument rien dit pour me rassurer ou autre.
Voilà... C'est devenu tellement banale comme opération... c'est triste... nous ne sommes quasiment plus des patients mais des numéros...

Mais que ce soit clair, je ne blâme absolument pas le personnel des hôpitaux, j'explique juste mon ressenti en tant que patiente.

L'oncologue a été le seul à me demander comment j'allais moralement, comment je prenais l'ablation et comment mon mari le vivait ... le seul et c'est un homme...

Je suis rentrée le dimanche après-midi. Et là j'en ai entendu des : 
"mais on te laisse sortir maintenant???!!!"
"mais tu sors avec ton redon???!!!"
"t'aurais dû rester encore un peu, avec les enfants tu ne te rends pas compte!"
Comme c'est moi qui avais pris la décision de sortir un jour plus tôt, et bien ma seule réponse était : "Je vous emmerde" 😇 


La seule certitude, c'est que la vie est belle à vivre.
Gilles Archambault





1 commentaire:

  1. Ah le redon... Grâce à toi Audrey (ou à cause de toi ?), je ne verrai plus jamais la ville bretonne de Redon de la même manière :-))) . Ton blog est vraiment super, ne change rien. Et c'est pareil pour toi, ne change pas non plus. Gros bisous de nous trois et à la prochaine !

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